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Leonard Peltier et le peuple Amérindien

Leonard Peltier

Leonard Peltier

Les jeunes de moins de 30 ans représentent plus de 60 % de la population autochtone du Québec par exemple. Par ailleurs, les conditions de vie dans lesquelles ceux-ci évoluent sont souvent difficiles. De plus, les difficultés économiques et sociales auxquelles se conjuguent une succession de traumatismes et de bouleversements socioculturels ont de multiples répercussions sur l’état de santé et de bien-être actuel des jeunes et de leurs communautés.

« J’ai vu l’enfant que j’étais lorsqu’on me frappait quand je parlais ma langue ; j’ai vu l’adolescent emprisonné toute une nuit. Et j’ai vu défiler tous ces instants d’humiliation. J’ai vu les corps des enfants et des femmes à Wounded Knee, massacrés sous les balles de l’armée américaine. J’ai vu aussi Crazy Horse. J’ai cessé de me demander pourquoi les Blancs voulaient nous détruire… »

Un témoignage véridique, extrait de « Leonard Peltier, Non au massacre du peuple indien », par Elsa Solal, aux l’Editions actes sud junior. C’est un homme, courageux, qui nous explique ce qu’a vecu, et ce que vit son peuple.

Leonard Peltier est né le 12 septembre 1944, et depuis 1976, Leonard Peltier est incarcéré dans les prisons états-uniennes, inculpé de l’assassinat de deux agents du FBI.

Ce militant amérindien, membre de l’American Indian Movement a pourtant toujours clamé son innocence. Jugé après un procès truqué et sur la manipulation de preuves, il n’a jamais, jusqu’ici, obtenu la révision de ce procès.

Je souhaite aujourd’hui rétablir la vérité historique, tout en évoquant les persécutions dont les Indiens ont été, et sont toujours, victimes aux États-Unis. De nombreuses voix dans le monde se sont élevées en faveur de Leonard Peltier, avec parmi eux Nelson Mandela, Desmond TUTU ou encore le Dalai Lama.

L’organisation Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui « devrait être libéré immédiatement et sans condition ».

Je vous invite a lire ces deux citations :

« Le futur appartient au créateur seulement et c’est le créateur qui le donne à la jeunesse ».

« Les hommes s’approchent maintenant, leurs visages sont défigurés par la haine qui monte en eux, ils ricanent. Je comprends qu’ils se réjouissent à l’avance de ce qu’ils vont faire de moi. Pourquoi ont-ils autant de plaisir à faire mal? »

Comment, aujourd’hui, la jeunesse amérindienne peut-elle voir encore, au XXI eme siècle, ses droits les plus fondamentales bafoués ?

Comment, aujourd’hui, les États Unis d’Amérique peuvent-ils voir, au XXIème siècle, dans leurs prisons, un homme, devenu gênant, qui défendait son peuple, gravement malade, emprisonné sans aucune preuve, avec un procès truqué ?

C’est en réponse au livre de feu Stephan Hessel, Indignez-vous, que j’ai écrit cet article qui relate la difficile réalité du monde dans lequel nous vivons, et de l’inaction de la Justice et des pouvoirs politiques.

Merci de votre lecture

HSN.

ps: un peu plus de lecture pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des autochtones (Extraits de l’article « Amérindiens : les génocides » de Ward Churchill. Encyclopédie mondiale des génocides. Le livre noir de l’humanité. Editions Privat. 2001.)

« Bien avant la découverte du Nouveau Monde par les Espagnols, de nombreuses tribus amérindiennes peuplaient tout le continent Nord-Américain. Ces nations se divisaient essentiellement en 10 groupes que des ethnologues ont classés par régions culturelles.

Dans l’empire espagnol, les Amérindiens furent également victimes des meurtres massifs, des guerres et du travail forcé. Certains estiment, qu’avant l’arrivée des Européens, le Mexique central comptait 25 millions d’habitants. Il ne restait plus qu’un million d’indigènes vers 1650.

Le génocide des peuples autochtones des régions d’Amérique du Nord qui correspondent aux Etats-Unis et au canada se déroula selon des schémas différents, suivant la politique des diverses puissances coloniales instigatrices.

La colonisation commença en 1607, avec l’arrivée des colons anglais dans ce qui est aujourd’hui la Virginie. Ainsi, la confédération Powhattan indigène, qui, un siècle plus tôt, comptait 200 000 individus, n’en comptaient plus que 3000, et ce à la suite de « guerres totales ».

Plus au nord, en 1637, les colons du Massachussets exterminaient les Pequots, de façon si radicale que le mot « Pequot » fut officiellement supprimé.

La France mena elle aussi plusieurs campagnes d’extermination contre les Natchez en 1729 et contre les Fox un peu plus tard ; elle poussa le cynisme jusqu’à combattre les Anglais par Indiens interposés, ce qui entraîna la disparition quasi totale des Hurons en 1649. »

« Les Anglais poussèrent le raffinement jusqu’à instaurer une échelle de primes, les plus élevées étant payées pour les scalps d’hommes.

Après la guerre d’Indépendance, les Etats-Unis conservèrent ce système de primes, l’étendant à tout le pays. si on y ajoute le plaisir que prenaient certains colons à massacrer les Indiens, on comprend que la population indienne de Californie ait chuté de 300 000 individus ou plus en 1850 à moins de 30 000 en 1885.

La guerre bactériologique fut un autre moyen d’extermination utilisé par les Anglais et repris par les Américains. En 1763, Lord Jeffrey Amherst donna des ordres pour que des objets contaminés par la variole fussent distribués aux Ottawas, afin, écrivit-il, « d’extirper cette race exécrable ».

En 1500, la population autochtone d’Amérique du Nord s’élevait à environ 15 millions d’habitants. En 1890, ils n’étaient plus que quelque 250 000 : 97,5% d’entre eux avaient péri.

Depuis, c’est surtout un génocide culturel que subissent les Indiens d’Amérique : l’interdiction des pratiques religieuses indigènes pendant la première moitié du siècle ; le transfert forcé des enfants dans des pensionnats pour être « déculturés », puis « assimilés » dans la société non indienne ; l’imposition de modes de gouvernement anglo-américains dans les réserves. En outre, les communautés indiennes aux Etats-Unis vivent dans de telles conditions de précarité que leur espérance de vie est inférieure de plus de 30% à celle des autres citoyens du pays. Et jusque dans les années 1970, des programmes de stérilisation forcée de plus d’un tiers des femmes ont accentué les problèmes démographiques. »

 

Source > http://www.voicesofyouth.org/

UNE LETTRE DE LEONARD PELTIER: UNISSEZ-VOUS, SAUVEZ LES ESPECES MENACEES, ETC..

Dans sa récente lettre de prison, Peltier parle d’unité, du cycle de la vie, et encourage à sauver les espèces menacées

Par Leonard Peltier
Lettre du 6 février 2014

Traduction Christine Prat

Mes Salutations, mes Amis, Parents et Soutiens :

Je sais que je le dis toujours ainsi, « Amis, Parents et Soutiens » et tout çà, mais en réalité, vous êtes TOUS mes parents. Je sais que dans la loge de sudation nous disons toujours « tous mes parents » et quand nous en sortons nous disons « tous mes parents » et à la fin de mes lettres je dis Mitakuye Oyasin et çà signifie « tous mes parents ». Je vous suis très, très profondément reconnaissant, mes parents.

Tant de jours ont passé et il semble probablement que je dis encore et toujours les mêmes choses mais vous devez comprendre que depuis 38 ans chaque jour pour moi est à peu près pareil ; toujours, et toujours et toujours, et pour beaucoup d’Autochtones, leurs luttes contre ce monde de technologie et de grandes entreprises c’est aussi encore et toujours la même chose.

Je regarde les informations et ils disent que les Chrétiens sont contre les Musulmans et les Chinois contre les Tibétains et des parents contre leurs parents dans certains de ces pays. Je ne peux m’empêcher de penser « pourquoi est-ce que çà continue à se produire ?? » Je sais avec certitude que le Musulman de base dans son pays n’a rien contre un Chrétien, ni le Chrétien contre un Musulman en ce qui concerne leur religion. En Amérique, les Autochtones n’ont rien contre les non-Autochtones pour des raisons religieuses. Je suppose que ce que j’essaie de dire est que nous avons une croyance commune dans le droit de chercher le bonheur dans le respect, et je sais que le citoyen moyen ici en Amérique n’a pas de raison de se quereller avec quiconque dans un autre pays pour des raisons religieuses.

Pouvez-vous imaginer vos enfants se battant sur la manière de vous parler ou de vous respecter ou d’attirer votre attention ? Çà vous ferait profondément mal s’ils s’entretuaient pour ces raisons. Ce que j’essaie de vous dire est : ne laissez-pas les grandes entreprises et les faiseurs d’argent détruire ce que nous avons en commun en utilisant la religion comme excuse pour prendre nos terres et nos ressources. Trop souvent, les gens qui veulent les ressources d’autres peuples envoient des soldats pour détruire l’infrastructure d’un peuple. Souvent, ils attaquent un groupe au nom d’un autre, puis attaque cet autre groupe au nom de celui qu’ils ont attaqué récemment, causant la division. Cela n’arrive pas seulement aux nations mais aussi au niveau fondamental d’organisations qui cherchent à se libérer de l’oppression. Il y a ceux qui répandent des rumeurs, essayant de discréditer et diviser les gens, mais nous devons garder à l’esprit ce que nous voulons réaliser et cultiver nos amitiés et le respect mutuel.

Nous devons respecter les efforts des autres et nous souvenir que les mots peuvent apporter la joie et qu’ils peuvent aussi apporter la souffrance et la désunion. Je dis tout cela parce que pour moi, à ce point de ma vie, je suis impliqué dans ce qui est probablement ma dernière chance de liberté. Les gens que j’ai rassemblés autour de moi sont des gens que je connais et en qui j’ai confiance. C’est mon choix, et je veux qu’il soit respecté.

Partout en pays Indien et partout dans le monde, il y a des gens qui combattent pour la liberté quotidiennement. L’Amérique a plus de gens en prison que tout le reste du monde. Le système judiciaire en Amérique est de toute évidence devenu une industrie, pas un instrument pour rechercher la justice.

Ces choses auxquelles nous sommes confrontés ne changeront pas, à moins que nous, les gens ordinaires, soyons unis contre ces attaques mal intentionnées contre notre droit de chercher le bonheur et de vivre dans un monde qui n’est pas gouverné par une éthique fondée sur l’obtention de la richesse. J’aimerais dire des choses qui vous feraient rire et seraient encourageantes, quand vous vous rassemblez pour vous souvenir de la cause dont je suis la preuve, mettre un terme aux violations de vos droits constitutionnels. Je veux que vous soyez joyeux et heureux, mais je veux aussi que vous sachiez en toute connaissance de cause qu’à travers l’histoire de l’humanité, défendre la liberté et la justice doit être fait à chaque génération.

J’ai 69 ans et j’ai fait du mieux que j’ai pu là où je suis, et je continuerai de le faire et je vous encourage à le faire aussi.

Beaucoup de gens, au cours d’une vie et dans la recherche de la spiritualité, peuvent arriver à une croyance, ou peut-être, dirais-je, à une prise de conscience qu’il y a quelque chose dans leur vie qu’ils étaient appelés à faire. Si, pour une raison quelconque, vous n’avez jamais eu un tel sentiment, et voudriez savoir de quoi il s’agit, vous pourriez, sans rechercher la spiritualité, juste en utilisant votre bon sens, voir les possibilités auxquelles nous sommes confrontés : la déliquescence de notre monde naturel, la perte d’eau potable, d’air pur, de nourriture naturelle, et vous trouverez des raisons de vous engager pour la protection de ces choses et empêcher la destruction de notre Terre naturelle et de la nature.

Vous pourriez vous engager pour essayer de sauver des espèces menacées, vous pourriez regarder un nouveau-né et vous demander « quel futur les attend ? » Si la destruction suicidaire de notre Terre naturelle continue, il se pourrait que nous ne détruisions pas la Terre, mais finissions par détruire la nature dans laquelle nous sommes faits pour vivre.

Je pense que c’est important que, dans votre réflexion, si vous voulez améliorer les choses, vous décidiez si vous êtes prêts à tout faire par vous-même ou pas, puis faire du mieux que vous pouvez, et je sais que d’autres vous rejoindront, qui ont la même conscience et les mêmes sentiments spirituels que ceux que vous avez développés.

Nous avons été créés et sommes nés dans un cycle de vie et toute la nature dans ce cycle de vie est interdépendante. Nous devons nous unir et réparer ce cercle de vie dans les cercles de notre famille et de notre communauté. En tant que gens ordinaires, en tant que descendants d’autres peuples Autochtones, peu importe d’où nous venions, nous AVONS BESOIN les uns des autres, et si un homme de 69 ans en prison peut finalement arriver à ce que ses paroles vous soient lues dans une réunion, je sais, je sais absolument que vous pouvez faire beaucoup mieux.

Que le Grand Esprit vous bénisse et vous donne la force et les amis pour partager vos tâches, le bonheur et la connaissance et la persévérance pour aider à retrouver les choses que nous avons perdues en tant que citoyens de la Terre, et la force de protéger ce qui nous reste, et la préscience d’empêcher des pertes futures.

J’espère sincèrement que l’an prochain à la même date je pourrai être avec vous à l’un de ces rassemblements et que nous passerons un bon moment ensemble et d’ici là… embrassez-vous de ma part.

Votre parent pour toujours, et en tout

Dans l’Esprit de Crazy Horse

Leonard Peltier

Mitakuye Oyasin

Source > Censored News
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LE RAPPORTEUR SPÉCIAL DE L’ONU RENCONTRE LEONARD PELTIER EN PRISON

COLEMAN, Floride – Le vendredi 24 Janvier 2014 Rapporteur spécial des Nations Unies, le professeur James Anaya a visité aux États-Unis pénitencier de Coleman 1 en Floride, pour rencontrer le prisonnier politique amérindien Leonard Peltier. Professeur Anaya a été accompagnée par Leonard « Lenny » Foster, membre du conseil d’administration du Conseil international des traités indiens (IITC), superviseur du Projet de correction des Nations Navajo, et conseiller spirituel de M. Peltier depuis près de 30 ans.La réunion historique près de quatre heures a commencé vers 9 heures. Bien que la discussion vendredi matin a été conçu pour mettre l’accent sur ​​la grâce présidentielle pour Leonard Peltier, la conversation a abordé de nombreux sujets, comme M. Peltier avait hâte d’entendre le point de vue du Rapporteur spécial sur la situation des peuples autochtones dans le monde entier. Dans un essai qui est largement reconnu comme un déni de justice, Leonard Peltier a été reconnu coupable en 1977, dans le cadre d’un échange de tirs avec les forces gouvernementales des États-Unis, où deux agents du Federal Bureau of Investigation et un jeune homme indien ont perdu la vie. Chaque élément de preuve à l’encontre de M. Peltier a depuis été prouvé faux. Professeur Anaya est actuellement à son deuxième mandat en tant que Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. En Septembre 2012, après une série de séances de consultation avec les peuples autochtones à travers les États-Unis, le Rapporteur spécial a produit un «Rapport national sur la situation des peuples autochtones dans les États-Unis d’Amérique » (A/HRC/21/47/Ad) ].Dans le rapport, le professeur Anaya a appelé à la liberté de Leonard Peltier, et a déclaré: « Moyens pour examen présidentielle de clémence … n’ont pas porté leurs fruits. Cette réduit encore davantage la foi déjà diminué dans le système de justice pénale ressenti par de nombreux peuples autochtones … « L’effort pour engager le Rapporteur spécial des Nations Unies dans la lutte pour la justice pour répondre à M. Peltier a commencé en 2008, lors d’une discussion entre Lenny Foster et Alberto Salomando, ancien procureur de la IITC. Suite à la visite Lenny Foster a déclaré: «La visite d’aujourd’hui par l’ONU Rapporteur spécial James Anaya pour Leonard Peltier en prison est très important et historique pour nous. Nous le remercions pour le travail .. pour rendre cela possible. Cela permettra de soutenir les efforts de clémence pour Leonard Peltier et de promouvoir la réconciliation et la justice dans cette affaire « , a déclaré Leonard Peltier vendredi » si les violations constitutionnelles qui ont eu lieu dans mon procès sont laissés au repos, il sera mis en priorité pour les essais futurs, et mettre en péril la . liberté et les droits constitutionnels de tous les Américains « Également présents de la réunion de vendredi étaient: David Hill, directeur du Comité international de Leonard Peltier Defense (ILPDC), Peter Clark, coordonnateur ILPDC chapitre et membre Unoccupyabq.org. David Hill a déclaré « que les Américains ne peuvent plus se permettre de tolérer ce déni de justice et nous fera tous les efforts pour amener ces violations judiciaires à l’attention de tous les Américains, comme à l’international »

Leonard Peltier

Leonard Peltier est en prison depuis 37 ans

source > http://nativenewsonline.net/

Traduit par google

Déclaration de Léonard Peltier à propos du décès de Nelson Mandela.

#Corse Info : Déclaration de Léonard Peltier à propos du décès de Nelson Mandela

Publié par Censored News
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5 décembre 2013

Traduction Christine Prat

Je vous salue, mes parents, amis et soutiens :

Çà m’attriste d’apprendre qu’un grand homme comme Nelson Mandela a quitté cette vie. C’était un homme qui nous inspirait beaucoup et nous montrait les possibilités pour les Autochtones de mener une lutte continuelle qui pouvait se manifester à des niveaux de liberté entravés par des siècles d’oppression.

Notre peuple Autochtone a souffert des mêmes types d’oppression à de nombreuses reprises. Çà ne se manifeste pas aussi ouvertement et distinctement qu’en d’autres lieus ; cependant, que vous soyez mort parce qu’un policier vous a tiré dessus ou mort parce que vous n’avez pas pu supporter le génocide racial et culturel, vous vous êtes suicidé – vous êtes tout aussi mort dans les deux cas. Nelson Mandela est connu pour avoir conduit la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. L’Amérique parlait de mettre un terme à l’apartheid et d’appliquer des sanctions à l’Afrique du Sud. N’étant pas tellement adepte de la langue anglaise, je crois comprendre qu’(apartheid) signifie maintenir quelqu’un séparé de quelque chose ; mon peuple a été séparé délibérément des Black Hills sacrées du Dakota du Sud. Il y a eu, et il y a encore, des mesures qui nous maintiennent séparés de notre vraie histoire, appliquées par un système d’éducation qui limite la vérité de notre être. En ce moment même, ici en Amérique, en ce moment même au Canada, en ce moment même en Amérique du Sud, il y a un apartheid qui cherche à nous séparer de nos sites sacrés, de nos terres et de nos ressources. En ce moment même au Canada, des Autochtones luttent pour protéger leurs terres aborigènes de la fracturation hydraulique qui détruit les nappes d’eau et ébranle l’équilibre naturel de la Terre. En ce moment même, avec une mentalité d’apartheid, ils tentent de construire des pipelines, avec un potentiel de destruction écologique considérable, à travers les terres Autochtones. En ce moment même il y a une forme d’apartheid qui cherche à nous séparer de la protection de la constitution des Etats-Unis qui dit que la loi des traités est la loi suprême du pays ; qui dit aussi qu’on a droit à un procès équitable et sans préjugé ; qui dit aussi qu’on a droit à un jury composé de nos pairs. En ce moment même nos jeunes Autochtones adultes sont jugés TROIS fois plus souvent que n’importe quel autre groupe et maintenus en état d’apartheid de leurs familles et d’apartheid d’une représentation légale compétente.

Je pourrais continuer encore et encore, mais vous pouvez voir où je veux en venir. La lutte contre l’apartheid – j’en suis sûr – n’est pas terminée en Afrique du Sud, pas plus que la lutte contre l’apartheid et l’esclavage en Amérique. Nous devons tous considérer Nelson Mandela comme une source d’inspiration, mais je suis aussi inspiré par les plus humbles parmi notre peuple qui résistent pour ce qui est juste, comme le jeune homme ou la jeune femme qui tient pacifiquement une barricade contre les promoteurs et les compagnies pratiquant la fracturation hydraulique ou une quelconque usine qui abime notre air. Pendant que j’y suis, dans tout ce chaos, je veux aussi me souvenir d’un frère du nom de Wanbli Tate qui a défendu infatigablement les droits des Autochtones dans des émissions de radio, des écrits, et sur internet, pour attirer l’attention sur les responsables de méfaits représentés au gouvernement et dans les grandes entreprises.

Nous avons perdu beaucoup d’entre vous ces dernières années et je veux à nouveau me souvenir de mon frère Russell Means qui n’a jamais relâché ses efforts pour mettre un terme à cette version américaine de l’apartheid à laquelle les Autochtones font face.

Dans l’esprit de tous ceux qui sont partis avant nous dans cette lutte, j’aimerais vous dire restez forts et n’abandonnez JAMAIS, JAMAIS.

 

Votre ami pour toujours,
Dans l’esprit de Crazy Horse,

Leonard Peltier
Mitakuye Oyasin

DECLARATION DE LEONARD PELTIER SUR ‘IDLE NO MORE’

 

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A PROPOS DE ‘IDLE NO MORE’

Par Leonard Peltier

Salut à vous, mes Parents et Amis !

J’ai appris au cours de la semaine passée que beaucoup de nos jeunes gens et surtout des femmes s’étaient mobilisés pour soutenir nos Frères et Sœurs Autochtones du Canada. Cela me fait vraiment chaud au cœur de voir l’activisme et la conscience de différentes générations de Gens se rejoindre. Il y a là un potentiel important pour éduquer ceux qui ne connaissent pas les périls qui menacent notre environnement.

Par mon expérience personnelle, je comprend parfaitement les difficultés qu’il y a à obtenir que les gens agissent pour amener le changement. Le cours choisi par les entreprises mondiales dans l’histoire et aujourd’hui s’est développé largement aux dépens des peuples autochtones partout dans le monde. J’encourage quiconque lit ces lignes à s’engager le plus possible pour endiguer la vague de destruction environnementale qui a lieu en ce moment.

La santé de notre environnement transcende tous les milieux sociaux et tous les horizons. Si nous n’avons pas d’eau saine, d’air sain, de nourriture saine et d’enfants en bonne santé nous n’aurons pas de futur sain. C’est la loi. Je ne pourrai répéter assez à quel point c’est important de communiquer et de donner la main à nos Frères et Sœurs Autochtones partout dans le monde. Nous devons nous unir pour faire changer ces entreprises qui piétinent nos droits environnementaux.

Je vous encourage à rechercher les organisations déjà engagées dans cette tentative et à rester unis. J’encouragerai tous les Gens avec lesquels je travaille et ceux avec lesquels j’ai travaillé à faire leur part d’efforts dans cette lutte. Je termine pour le moment, mais dans l’Esprit de Chef Theresa Spence continuez à tenir bon et ne laissez plus faire [idle no more] !

 

Dans l’Esprit de Crazy Horse

Leonard Peltier

Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat

Source > http://www.chrisp.lautre.net

Léonard Peltier, plus vieux pri­sonnier poli­tique au monde : question parlementaire.

Le 26 juin 2012, le sénateur Bert Anciaux (SP-a) a posé une question par­le­men­taire au ministre des Affaires étran­gères, Didier Reynders, au sujet du militant amérindien Leonard Peltier, le plus vieux prisonnier politique du monde, âgé aujourd’hui de 68 ans. Ce 10 octobre 2012, la réponse vient de parvenir…

 

Une photo récente de Leonard Peltier empri­sonné aux États-Unis depuis… 1977 !

 

La question parlementaire

En 1977, Leonard Peltier, un militant amé­rindien, membre du « Mou­vement indien amé­ricain » (AIM), a été condamné à deux peines à per­pé­tuité pour l’assassinat de deux agents du FBI au cours d’un conflit dans la réserve indienne de « Pine Ridge ».

Plu­sieurs éléments indiquent que le procès de Peltier n’était pas juste. Il est un fait avéré que le FBI a utilisé une preuve auto­fa­briquée, que les témoins ont été contraints, et que des preuves impor­tantes en faveur de l’accusé n’ont jamais été uti­lisées au cours du procès.

Amnesty Inter­na­tional réper­torie ce cas dans les « procès inéqui­tables » dans son rapport de 2010 sur les États-Unis. Compte tenu de sa longue peine, du doute et du contexte dans lequel ces faits se sont pro­duits, Amnesty plaide pour la libé­ration condi­tion­nelle de Peltier.

Les prin­cipaux obs­tacles à la justice dans cette affaire ne semblent pas porter sur la nature de l’affaire, mais sont plutôt de nature ins­ti­tu­tion­nelle et idéo­lo­gique. Après tout, la libé­ration de Leonard Peltier implique ceci :

  • la recon­nais­sance du fait que le FBI était bien cou­pable de per­sé­cu­tions poli­tiques en les orga­nisant dans les années 1960 et 1970 (ce qui, soit dit en passant, a déjà été confirmé par une com­mission d’enquête du Congrès dirigé par Douglas Pike) ;
  • la recon­nais­sance du fait que le système judi­ciaire amé­ricain a des lacunes structurelles.

Il est à craindre que la révision du procès (et un acquit­tement) conduirait à une ava­lanche de recours.

Depuis qu’il a été condamné, Leonard Peltier est devenu le symbole de la façon dont le gou­ver­nement et la majorité blanche des États-Unis traitent les peuples autoch­tones des États-Unis.

Plu­sieurs chefs de gou­ver­nement et des per­son­na­lités ont expli­ci­tement exprimé leur soutien à Peltier. En outre, les par­le­ments euro­péens et belges ont demandé, par voie de réso­lu­tions, une révision du procès et la grâce pré­si­den­tielle pour Peltier.

A ce sujet, les questions sont les suivantes :

1) Quelles ont été les réponses aux réso­lu­tions qui ont été adoptées par la Chambre belge des repré­sen­tants res­pec­ti­vement le 13 mars 1997 et le 29 juin 2000 ? La Bel­gique a-t-elle pris position et ces réso­lu­tions ont-elles été remises aux États-Unis ? Si oui, quelles sont les suites ? Y a-t-il eu une réaction des Etats-Unis à la demande (a) de clé­mence et (b) d’enquête appro­fondie sur le procès ?

2) Est-ce que le ministre est prêt à exprimer son inquiétude quant à l’équité du procès, et à renou­veler la demande d’une enquête appro­fondie sur le dérou­lement du procès contre Peltier ?


— > Plus d’infos sur les cir­cons­tances de l’affaire Leonard Peltier, dans la vidéo ci-dessous.


La réponse du ministre

J’ai pris connais­sance avec attention de votre question écrite relative au sort du militant amé­rindien Léonard Peltier, condamné à une double peine d’emprisonnement à vie en1977 pour l’assassinat, sous forme d’exécution, de deux agents du FBI, au début des années 1970, dans la réserve de « Pine Ridge », dans le Dakota du Sud.

C’est également avec grand intérêt que je considère les deux réso­lu­tions, adoptées en1997 et en 2000, de la Chambre des Repré­sen­tants. Ces réso­lu­tions sou­tiennent les appels, émanant de par­le­men­taires amé­ri­cains, à une libé­ration condi­tion­nelle de M. Peltier ou, à défaut, à une grâce présidentielle.

Les réso­lu­tions de la Chambre des Repré­sen­tants sou­tiennent en outre la pro­po­sition de membres du Congrès des Etats-Unis d’organiser une audition par­le­men­taire afin de faire toute la lumière sur les cir­cons­tances qui ont mené à l’inculpation de M. Peltier pour homicide puis pour assassinat.

Sur cette question, je considère que le principe de la sépa­ration des pou­voirs doit être res­pecté et que si la justice amé­ri­caine n’accorde pas à Mon­sieur Peltier une libé­ration condi­tion­nelle, la seule alter­native est celle d’une grâce présidentielle.

Je note cependant à ce propos que le pré­sident Clinton, qui avait promis d’examiner le dossier Peltier, a achevé son second mandat, en janvier 2001, sans accorder de grâce pré­si­den­tielle à Leonard Peltier.

Je n’ai cependant pas de raison de douter que si l’actuel pré­sident des Etats-Unis l’estime jus­tifié, il prendra une décision en ce sens en tenant compte de tous les éléments.

Mes services continueront à suivre ce dossier avec attention.

 

Source > http://www.lesvoiesdelaliberte.be

Contre la ‘Journée de Christophe Colomb’: DECLARATION DE LEONARD PELTIER.

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La Déclaration de Leonard pour la Journée des Autochtones 2012 (12 octobre 2012)

Traduction Christine Prat

Je salue mes parents et amis, vous qui me soutenez !

Je sais que je répète cette phrase tout le temps, mais en réalité, vous êtes tous mes parents et je vous apprécie. Je ne pourrais jamais le dire assez. Certains membres de notre peuple, tout comme nous-mêmes ont décidé d’appeler ce jour Journée des Autochtones au lieu de Columbus Day [ Journée de Christophe Colombe ] et cela me fait vraiment penser à comment tant de gens peuvent encore célébrer Colombe, un tueur de masse cruel, qui lors de son dernier voyage aux Amériques, d’après ce que j’ai lu, a été arrêté par ses propres hommes pour avoir été trop cruel. Quand vous considérez toutes ces sortes de cruauté contre notre Peuple et son statut, vous vous demandez jusqu’à quel niveau il avait porté sa cruauté. Et avec tout ce savoir historique accessible, des gens veulent encore célébrer et tenir en haute estime ce meurtrier.

Si nous devions célébrer une Journée de Hitler, ou de Mussolini, ou autre meurtrier et auteur de violence et de génocide, çà susciterait une vague de condamnation générale. Ce serait comme célébrer la Journée de Bush en Iraq. C’est triste à dire, mais le fait de mentionner Colombe dans mes commentaires lui accorde aussi plus de reconnaissance qu’il ne faudrait. Donc je suis d’accord de tout mon cœur avec tous ceux d’entre vous là-bas qui ont choisi d’appeler ce jour la Journée des Autochtones. Si je n’étais pas Amérindien, ou comme certains disent maintenant – Autochtone, j’aimerais quand même nos traditions et je me tiendrais à nos traditions et je chérirais nos traditions. Je vois nos traditions comme la voie pour le futur, pour le monde. Avec d’autres, j’ai dit et répété, et notre Peuple avant nous, cette terre est notre Mère. Cette terre est la vie. Et tout ce que vous prenez à la terre crée une dette qui devra être payée un jour dans le futur par quelqu’un.

En parlant de nos traditions, je ne peux m’empêcher de penser aux moments passés dans notre tente de sudation [sweat lodge] au cours desquels je ressens que nous pourrions être n’importe où, que nous sommes avec les Peuples Autochtones, à ce moment, dans ces moments de nos prières et dans nos cœurs il n’y a pas de distance entre nous. Je ne suis plus en prison en Floride. Je peux être sur la prairie dans le Dakota du Sud ou dans une tente en Colombie Britannique ou en Amérique du Sud. Ou même avec certains de mes enfants dans la tente de sudation familiale. Nous devons tous être pleins de gratitude pour ce que nous avons mais nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier ce qui nous a été pris. Il n’y a aucun degré de liberté que je pourrais recevoir personnellement qui pourrait constituer une restitution suffisante pour tout ce qu’ils m’ont pris. Mais si d’une certaine manière mon incarcération et mes sacrifices pour ceux de notre Peuple qui étaient là avant moi et tout au long de notre histoire Autochtone peut servir de voie pour un futur plus brillant, une terre plus saine, et pour la vie de toute l’humanité ; si çà pouvait nous rassembler dans une vision unifiée pour protéger le futur de notre Peuple, de nos enfants et de toutes les générations futures sur la terre, alors çà aura largement valu la peine.

La Journée Autochtone devrait devenir une manière de vivre comprenant tout ce qui défend la vie, pas seulement quelques jours par an. Si vous êtes d’une manière ou d’une autre avec quiconque vit autour de vous, embrassez ceux que vous aimez de ma part. Protégez votre liberté avec zèle. Sauvez Notre Mère la Terre où vous pouvez. Faites souvent la cérémonie de sudation et sachez que cet homme ordinaire, Leonard Peltier, sera toujours avec vous dans la lutte, d’une manière ou d’une autre.

Que le Grand Esprit vous accorde les choses dont vous avez besoin, en quantité suffisante pour partager.

Dans l’esprit de Crazy Horse, Osceola, Geronimo, Chief Seattle et tous les nombreux autres qui ont lutté pour ce qui est juste et tenté de redresser ce qui était mal.

Mitakuye Oyasin.

Leonard Peltier

 

Source: http://www.chrisp.lautre.net

17 avril 2012 – Soirée à Paris pour la JOURNEE INTERNATIONALE DES PRISONNIERS POLITIQUES

Le Groupe de soutien à Leonard Peltier, au sein du CSIA-Nitassinan, vous invite à venir nombreuses et nombreux à la soirée organisée à l’Académie des Arts et Culture du Kurdistan,dans le cadre de la « Journée internationale des prisonniers politiques ». Vous pourrez venir nous rencontrer à la table de presse, acheter des produits de solidarité avec Leonard Peltier (Tee-shirts, livres…) et également vous informer sur la situation des prisonniers mapuches en lutte au Chili ou les prisonniers de l’Autre campagne zapatiste au Mexique…

Pour la soirée internationaliste sur Paris du 17 avril 2012 :
JOURNEE INTERNATIONALE DES PRISONNIERS POLITIQUES

A l’Académie Arts et Culture de Kurdistan
16 rue d’Enghien, Paris 10e

18h : Ouverture des portes

18h30 : Présentation de la soirée + vidéo hommage à Bobby Sands et aux prisonniers irlandais

19h : Introduction sur les thèmes des deux tables rondes par Mireille Mendes-France Fanon, présidente de la Fondation Frantz-Fanon, membre de l’Association Internationale des Juristes Démocrates.

19h30 : Première table ronde
La prison, outil de répression : la résistance des prisonniers politiques face aux traitements inhumains, cruels et dégradants !

- Union générale des étudiants palestiniens (GUPS) (à confirmer)

- Maison du Tamil Eelam (à confirmer)

- Les Trois passants (blog Libérons-les) (prisonnier-e-s du Mexique de l’Autre Campagne)

- Collectif Unitaire National de soutien à Mumia Abu-Jamal

20h30 Deuxième table ronde
Le rôle des prisonniers politiques dans les processus politiques de sortie de crise

- Terre et Liberté pour Arauco (Mapuche du Chili)

- Associu Sulidarità (Corsica)

- Comité de Solidarité avec le Peuple Basque (CSPB)

- Académie Arts et Culture de Kurdistan

22h : Fin de la soirée

Tables de presse sur les prisonniers politiques kurdes, sahraouis, tamouls, palestiniens, péruviens, corses, basques, irlandais, mexicains, amérindiens (Leonard Peltier, Mapuches du Chili…), africains-américains (Mumia Abu Jamal, MOVE 9), prisonniers révolutionnaires (George Ibrahim Abdalah)…

 

Source > http://www.csia-nitassinan.org

LEONARD PELTIER, UN DES PLUS ANCIENS PRISONNIERS POLITIQUES AU MONDE, EST EN DANGER !

Article paru dans la revue « Différences N°280/281 » – 4e trimestre 2011 / 1er trimestre 2012

USA – Peuples amérindiens

LEONARD PELTIER, UN DES PLUS ANCIENS PRISONNIERS POLITIQUES AU MONDE, EST EN DANGER !

« Je n’ai pas de présent
Je n’ai qu’un passé
et, peut-être, un futur.
On m’a pris mon présent »
Leonard Peltier

Leonard Peltier, Indien Anishinabe/Lakota-Sioux, est incarcéré depuis 1976 aux USA pour un crime qu’il n’a pas commis. Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui « devrait être libéré immédiatement et sans condition ». Il est une des victimes de la guerre cachée menée par le gouvernement américain et le FBI contre l’American Indian Movement (Mouvement Indien Américain – AIM), un mouvement militant amérindien, inspiré par les pratiques des Black Panthers.

Au début des années 1970, le FBI utilisant son programme de contre-espionnage interne (le COINTELPRO) entreprend de déstabiliser et neutraliser l’AIM, dont Leonard Peltier est l’un des dirigeants. Le 26 juin 1975, une fusillade éclate, après l’intrusion illégale de deux agents du FBI, sur une propriété de la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota), où se trouve un campement de l’AIM. Les deux agents ainsi qu’un jeune amérindien membre de l’AIM trouvent la mort. Leonard Peltier est arrêté, inculpé des meurtres des agents et condamné à deux peines de prison à perpétuité alors qu’il n’existe aucune preuve de sa culpabilité. Depuis 1976, Leonard Peltier clame son innocence. En 1981, grâce à la Loi de Liberté d’Information, sur des centaines de milliers de pages sur l’affaire détenues par le FBI, ses avocats en obtiennent la déclassification de 12000 pages. Dans ces documents se trouvent de nombreuses preuves de malversations du FBI dont un rapport balistique stipulant noir sur blanc que l’arme attribuée à Leonard Peltier n’est pas l’arme du crime. A la vue, de ces nouveaux éléments, un demande pour l’obtention d’un nouveau procès est déposée. Le gouvernement américain, par la voix de son procureur, reconnaît alors qu’il « ne peut pas prouver qui, en particulier, a tué les agents. » Malgré cela, à cause d’une « technicité judiciaire », la demande d’un nouveau procès est rejetée par plusieurs Cours d’appel successives.

Leonard Peltier est devenu le symbole de la résistance des peuples indigènes au niveau international. Il est soutenu par Nelson Mandela, Desmond Tutu, Rigoberta Menchù, Robert Redford, le Sous-commandant Marcos, Madame Danièle Mitterrand, le Parlement Européen et par plusieurs millions de personnes à travers le monde.

Aujourd’hui le calvaire de Leonard Peltier s’intensifie. En juin dernier, alors incarcéré dans la prison fédérale de Lewisburg en Pennsylvanie, il a été mis à l’isolement carcéral sans raisons majeures. Âgé de 65 ans, ayant passé plus de la moitié de sa vie en prison et souffrant de problèmes de santé importants (diabète, insuffisance cardiaque, problèmes de vision et à la mâchoire…), Leonard Peltier est en danger, selon ses proches et son équipe légale. Tout l’été dernier, il a été enfermé 23h sur 24. La température dans sa cellule (où la fenêtre ne pouvait pas s’ouvrir) a varié de 38 à 40 degrés, poussant tous les prisonniers mis en isolement à dormir par terre, la tête contre le sol, afin d’essayer de trouver une peu de fraîcheur. Un prisonnier, incarcéré dans les mêmes conditions, a tenté de se suicider pendant les mois les plus chauds de l’été. Cette situation peut être considérée comme un traitement cruel, inhumain ou dégradant, interdit par l’article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

A la fin de son isolement carcéral, Leonard Peltier a été transféré le 15 septembre dernier, dans le secret le plus total, au pénitencier fédéral de Coleman en Floride (à 3300km de sa réserve, de sa famille, de son équipe légale et de son comité de défense, le Leonard Peltier Defense/Offense Committee – LPDOC).

Dans cette prison, les guerres de gangs font rage (en mars dernier, toute la section de « Coleman 1 » a été mise en isolement complet à cause d’une bagarre dans la entre différents gangs. Cette dernière n’avait cessé qu’après des tirs à balles réelles des gardes en faction sur les prisonniers présents dans la Cour de promenade). Ce pénitencier est aussi connu pour le cas d’Erin Sharma, une gardienne de la prison qui a été condamnée en 2009 à perpétuité pour avoir organisé le tabassage à mort d’un prisonnier avec lequel elle avait eu un différend.

Afin de briser le silence autour de la situation actuelle de Leonard Peltier, son Comité de défense lance une nouvelle campagne internationale (récolte de dons pour soutenir l’équipe légale, une marche pour la justice qui traversera les Etats-Unis d’Ouest en Est et qui devrait se terminer devant la Maison Blanche à Washington DC, une nouvelle demande de grâce présidentielle…). En janvier 2001, le président Bill Clinton, cédant à la pression du FBI, n’avait pas eu le courage politique de rendre la liberté à Leonard Peltier, en évitant de lui accorder une grâce le dernier jour de son mandat. Espérons que le Président Obama, qui a aujourd’hui tous les pouvoirs pour réparer les erreurs commises par le gouvernement américain par le passé contre les peuples amérindiens, aura lui ce courage politique. La libération de Leonard Peltier serait un pas important vers la justice, la réconciliation, l’amitié entre les peuples et un message fort pour la reconnaissance des peuples amérindiens et de leur histoire passée et présente au sein de la société américaine.

Comme le disait Martin Luther King : « une injustice quelque part dans le monde est une menace pour la justice où quelle soit. ». Il est temps d’obtenir justice et liberté pour Leonard Peltier.

Sylvain DUEZ-ALESANDRINI
Membre du Comité de solidarité avec les Indiens des Amérique (CSIA-Nitassinan) et coordinateur en France du Groupe de soutien à Leonard Peltier (LPSG)


ACTION

Pour de plus amples informations sur le cas Peltier, pour rejoindre son comité de soutien ou faire un don à la campagne aux USA (chèque à l’ordre du « CSIA », mention « Peltier » au dos), vous pouvez contacter :

Groupe de soutien à Leonard Peltier
c/o Comité de soutien aux Indiens des Amériques, 21ter rue Voltaire, 75011 Paris
Téléphone : 0143730580 – Email : freepeltier@no-log.org
http://www.csia-nitassinan.org/spip…

Site du LPDOC – aux USA (en anglais) : www.whoisleonardpeltier.info

Vous pouvez également venir chaque mercredi, de 18h à 20h, au rassemblement de soutien à Mumia Abu-Jamal et Leonard Peltier, ainsi que pour l’abolition de la peine de mort, devant le Consulat des États-Unis, place de la Concorde (angle rue de Rivoli/Jardin des Tuileries), à Paris.

Pour en savoir plus sur le cas Peltier : lisez « Écrits de Prison— Le combat d’un Indien », de Leonard Peltier, Éditions Albin Michel — 14,50 Euros

Source > http://www.csia-nitassinan.org

Rassemblement de solidarité avec le prisonnier politique amérindien, Leonard Peltier

publiée le 22/01/2012 par CSIA-Nitassinan


Venez nombreux et nombreuses manifester votre solidarité avec le « Nelson Mandela amérindien », Leonard Peltier qui va entrer le 6 février prochain dans sa 37e année d’incarcération pour avoir défendu son peuple !

Une emphase particulière sur son cas se fera lors du rassemblement en solidarité avec Mumia Abu-Jamal, Leonard Peltier et contre la peine de mort, le 8 février 2012, de 18h à 20h, devant le Consulat des États-Unis, Place de la Concorde (angle du jardin des Tuileries et de la rue de Rivoli), Paris, France (ces rassemblements hebdomadaires se déroulent chaque mercredi sans discontinuité depuis 1996).

« Amnesty International considère Leonard Peltier comme un prisonnier politique dont les recours pour obtenir une réparation légale ont tous été épuisés. Le gouvernement des États-Unis a rejeté à plusieurs reprises les demandes d’un réexamen officiel. Amnesty International reconnait qu’un nouveau procès n’est plus une option possible et est convaincu que Peltier devrait être libéré immédiatement et sans condition. »

Pour suivre l’activité du Groupe de soutien à Leonard Peltier en France (rattaché au « Leonard Petier Defense/Offense Committee » – LPDOC) : http://www.csia-nitassinan.org/spip…

csia-peltier-fev-2012.jpg


Groupe de Soutien à Leonard Peltier – LPSG-France
c/o Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques – CSIA
21ter Rue Voltaire, F-75011 – France
Téléphone : +33 (0)1 43 73 05 80 – Fax : +33 (0)1 43 72 15 77 (attn CSIA/LPSG-France)
Email : freepeltier@no-log.org

Leonard Peltier Defense Offense Committee (LPDOC)
PO Box 7488 Fargo, ND 58106, USA
Tél : 701/235-2206
E-mail : contact@whoisleonardpeltier.info
Web : www.whoisleonardpeltier.info