Leonard Peltier

Leonard Peltier

Les jeunes de moins de 30 ans représentent plus de 60 % de la population autochtone du Québec par exemple. Par ailleurs, les conditions de vie dans lesquelles ceux-ci évoluent sont souvent difficiles. De plus, les difficultés économiques et sociales auxquelles se conjuguent une succession de traumatismes et de bouleversements socioculturels ont de multiples répercussions sur l’état de santé et de bien-être actuel des jeunes et de leurs communautés.

« J’ai vu l’enfant que j’étais lorsqu’on me frappait quand je parlais ma langue ; j’ai vu l’adolescent emprisonné toute une nuit. Et j’ai vu défiler tous ces instants d’humiliation. J’ai vu les corps des enfants et des femmes à Wounded Knee, massacrés sous les balles de l’armée américaine. J’ai vu aussi Crazy Horse. J’ai cessé de me demander pourquoi les Blancs voulaient nous détruire… »

Un témoignage véridique, extrait de « Leonard Peltier, Non au massacre du peuple indien », par Elsa Solal, aux l’Editions actes sud junior. C’est un homme, courageux, qui nous explique ce qu’a vecu, et ce que vit son peuple.

Leonard Peltier est né le 12 septembre 1944, et depuis 1976, Leonard Peltier est incarcéré dans les prisons états-uniennes, inculpé de l’assassinat de deux agents du FBI.

Ce militant amérindien, membre de l’American Indian Movement a pourtant toujours clamé son innocence. Jugé après un procès truqué et sur la manipulation de preuves, il n’a jamais, jusqu’ici, obtenu la révision de ce procès.

Je souhaite aujourd’hui rétablir la vérité historique, tout en évoquant les persécutions dont les Indiens ont été, et sont toujours, victimes aux États-Unis. De nombreuses voix dans le monde se sont élevées en faveur de Leonard Peltier, avec parmi eux Nelson Mandela, Desmond TUTU ou encore le Dalai Lama.

L’organisation Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui « devrait être libéré immédiatement et sans condition ».

Je vous invite a lire ces deux citations :

« Le futur appartient au créateur seulement et c’est le créateur qui le donne à la jeunesse ».

« Les hommes s’approchent maintenant, leurs visages sont défigurés par la haine qui monte en eux, ils ricanent. Je comprends qu’ils se réjouissent à l’avance de ce qu’ils vont faire de moi. Pourquoi ont-ils autant de plaisir à faire mal? »

Comment, aujourd’hui, la jeunesse amérindienne peut-elle voir encore, au XXI eme siècle, ses droits les plus fondamentales bafoués ?

Comment, aujourd’hui, les États Unis d’Amérique peuvent-ils voir, au XXIème siècle, dans leurs prisons, un homme, devenu gênant, qui défendait son peuple, gravement malade, emprisonné sans aucune preuve, avec un procès truqué ?

C’est en réponse au livre de feu Stephan Hessel, Indignez-vous, que j’ai écrit cet article qui relate la difficile réalité du monde dans lequel nous vivons, et de l’inaction de la Justice et des pouvoirs politiques.

Merci de votre lecture

HSN.

ps: un peu plus de lecture pour ceux qui s’intéressent à l’histoire des autochtones (Extraits de l’article « Amérindiens : les génocides » de Ward Churchill. Encyclopédie mondiale des génocides. Le livre noir de l’humanité. Editions Privat. 2001.)

« Bien avant la découverte du Nouveau Monde par les Espagnols, de nombreuses tribus amérindiennes peuplaient tout le continent Nord-Américain. Ces nations se divisaient essentiellement en 10 groupes que des ethnologues ont classés par régions culturelles.

Dans l’empire espagnol, les Amérindiens furent également victimes des meurtres massifs, des guerres et du travail forcé. Certains estiment, qu’avant l’arrivée des Européens, le Mexique central comptait 25 millions d’habitants. Il ne restait plus qu’un million d’indigènes vers 1650.

Le génocide des peuples autochtones des régions d’Amérique du Nord qui correspondent aux Etats-Unis et au canada se déroula selon des schémas différents, suivant la politique des diverses puissances coloniales instigatrices.

La colonisation commença en 1607, avec l’arrivée des colons anglais dans ce qui est aujourd’hui la Virginie. Ainsi, la confédération Powhattan indigène, qui, un siècle plus tôt, comptait 200 000 individus, n’en comptaient plus que 3000, et ce à la suite de « guerres totales ».

Plus au nord, en 1637, les colons du Massachussets exterminaient les Pequots, de façon si radicale que le mot « Pequot » fut officiellement supprimé.

La France mena elle aussi plusieurs campagnes d’extermination contre les Natchez en 1729 et contre les Fox un peu plus tard ; elle poussa le cynisme jusqu’à combattre les Anglais par Indiens interposés, ce qui entraîna la disparition quasi totale des Hurons en 1649. »

« Les Anglais poussèrent le raffinement jusqu’à instaurer une échelle de primes, les plus élevées étant payées pour les scalps d’hommes.

Après la guerre d’Indépendance, les Etats-Unis conservèrent ce système de primes, l’étendant à tout le pays. si on y ajoute le plaisir que prenaient certains colons à massacrer les Indiens, on comprend que la population indienne de Californie ait chuté de 300 000 individus ou plus en 1850 à moins de 30 000 en 1885.

La guerre bactériologique fut un autre moyen d’extermination utilisé par les Anglais et repris par les Américains. En 1763, Lord Jeffrey Amherst donna des ordres pour que des objets contaminés par la variole fussent distribués aux Ottawas, afin, écrivit-il, « d’extirper cette race exécrable ».

En 1500, la population autochtone d’Amérique du Nord s’élevait à environ 15 millions d’habitants. En 1890, ils n’étaient plus que quelque 250 000 : 97,5% d’entre eux avaient péri.

Depuis, c’est surtout un génocide culturel que subissent les Indiens d’Amérique : l’interdiction des pratiques religieuses indigènes pendant la première moitié du siècle ; le transfert forcé des enfants dans des pensionnats pour être « déculturés », puis « assimilés » dans la société non indienne ; l’imposition de modes de gouvernement anglo-américains dans les réserves. En outre, les communautés indiennes aux Etats-Unis vivent dans de telles conditions de précarité que leur espérance de vie est inférieure de plus de 30% à celle des autres citoyens du pays. Et jusque dans les années 1970, des programmes de stérilisation forcée de plus d’un tiers des femmes ont accentué les problèmes démographiques. »

 

Source > http://www.voicesofyouth.org/